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14.12.2006
Les « Jardins Renaudie » renaîtront au printemps
Le logement social construit dans les années 70 n’est pas toujours bon à démolir. Les « Jardins Renaudie » à Villetaneuse, dont la valeur patrimoniale a été reconnue par une mission d’inspection de l’Etat en 2003, ont échappé à la politique de démolition-reconstruction suite une mobilisation de nombreux architectes, élus et acteurs du logement.
Militant pour la sauvegarde du génie atypique de Jean Renaudie, le groupe DCF finalise avec Plaine Commune et la municipalité de Villetaneuse le rachat de l’ilôt 1 de 64 logements.
Le projet Habitat Durable a pour objectif d’engager un processus de changement d’usage du secteur locatif vers l’accession à la propriété. Il s’agit de préserver et valoriser la conception originelle de Jean Renaudie.
Un « vrai » projet architectural et urbain
Malgré la dégradation actuelle des bâtiments, on ressent encore parfaitement leur puissante expressivité : bétons brut et blancs, structure générale orthogonale, logements diversifiés à la découpe anguleuse, nombreuses terrasses privatives et riches échappées visuelles, galeries, circulations intérieures et terrasse commune favorisant « le vivre ensemble » cher à Renaudie.
Le travail de DCF aura pour objectif de redonner à l’œuvre ultime de Jean Renaudie sa dimension urbaine et architecturale originelle, dans le cadre d’un réel projet et non pas d’une simple réhabilitation technique. Sur le plan architectural et patrimonial, DCF fait sien ce credo de Jean Renaudie : « faire chaque maison comme une cité, faire chaque cité comme une maison ».
Sur le plan urbain, Edouard de Penguilly conçoit de « faire descendre le parc de la Butte Pinson dans le centre-ville de Villetaneuse » par une liaison claire et volontaire et dans l’idée directrice, fidèle à l’esprit des terrasses plantées, d’un produit Habitat Durable entièrement végétalisé.

Une meilleure desserte de l’îlot par ses quatre côtés, la création d’entrées lisibles ainsi qu’un traitement des espaces de rez-de-chaussée participeront d’un accrochage urbain renouvelé. Au pied de l’îlot, une Maison des associations sera réalisée afin de recréer l’esprit de la centralité originelle.
Un prix de vente accessible
L’îlot 1 est aujourd’hui vide, il n’y a donc aucune problématique liée au relogement ou à la gestion sociale des occupants. Il est en revanche nécessaire d’avoir une approche fine des conditions de mise en accession.
Le prix de vente aura un double objectif :
- être accessible à une clientèle recherchant un habitat à Villetaneuse : l’objectif de DCF sera d’assurer les conditions permettant l’accession à la propriété « pour le plus grand nombre » ;
- être compatible avec la réalité des coûts d’entretien des espaces communs afin d’assurer la pérennité du programme et d’en faire un acteur actif de l’équilibre urbain du centre-ville de Villetaneuse.
L’étanchéité globale, la sécurisation, les aménagements intérieurs seront repris en totalité y compris les corps d’état techniques. Le choix des matériaux et la gestion de l’énergie renforceront l’appréciation Haute Qualité Environnementale du projet.

Jean Renaudie est mort prématurément en 1981, avant d’avoir achevé l’ensemble de Villetaneuse, nommé alors « Vieux pays » : 4 ilôts appartenant aux sociétés HLM La Sablière et La Lutèce. Edouard de Penguilly s’y intéresse dès 2002, quand la Sablière propose la démolition d’une partie de son patrimoine dégradé et inoccupé. La municipalité de Villetaneuse et Plaine Commune sont contre. La mobilisation s’organise autour de Serge Renaudie, le fils de Jean, une pétition est diffusée qui reçoit l’appui de l’ensemble du corps architectural. Il s’ensuivra la nomination d’une mission d’inspection sous la double responsabilité du Ministère de la Culture et de celui de l’Equipement. Le rapport publié par la mission en 2003 met l’accent sur la « perte patrimoniale » que représenterait la démolition et préconise une restructuration s’inscrivant dans « un vrai projet architectural » et « un projet urbain plus vaste ». Le rapport pointe également l’exécution déficiente de la maîtrise d’ouvrage qui a conduit à des impasses techniques et financières dont les conséquences ont ruiné l’œuvre. Télécharger le rapport d'Etat sur le devenir des logements construits à Villetaneuse par Jean Renaudie 2003 – format PDF. |
16:05 Publié dans Développement urbain durable, Jean Renaudie | Lien permanent | Commentaires (0) | Envoyer cette note | Tags : urbanisme, immobilier, architecture, développement durable